mardi 23 octobre 2012

Pleuvra… pleuvra pas…


Elle arrive, on l’attend… la première goutte de pluie de la saison… 

La toute dernière est tombée mi-avril et depuis, la nature, les cours d’eau, le lac, la terre s’assèchent lentement mais sûrement. Le sol est maintenant un tapis de poussière que les femmes et les fillettes courbées balaient consciencieusement chaque matin. De leurs courts balais, elles dessinent des vagues que l’on se désole de fouler. Dessous, la terre forme une croute argileuse et dure qui se craquèle à l’arrosage. Mais « sec » ne veut pas dire « sécheresse » et l’eau ne manque heureusement pas pour l’usage quotidien (dont la perfusion de survie du potager, le décrassage des enfants, et le rafraichissement des soirs de canicule).

le niveau du lac baisse découvrant de belles plages encore verdoyantes et offrant de belles ballades dominicales

Indice que l’eau n’est pas bien loin sous la surface, le printemps est là et les frangipaniers, bougainvilliers, flamboyants et Jacarandas offrent des bouquets éclatants de couleurs. Les acacias et autres mopanes se contentent d’assurer un arrière-plan vert qui tranche avec le jaune des herbes sèches et la suie des brulis.


 
Le flamboyant de la cour de l'hôpital, immense parasol ou parapluie c'est selon

Demander aux locaux leur pronostic pour l’averse inaugurale de cette future saison des pluies est devenu un jeu, tant la réponse est nette et invariable : le 24 octobre… En fait l’anniversaire de l’indépendance zambienne offre un repère temporel bien commode (Non David, tu n’y es pour rien, au passage bon anniversaire !)

La chaleur est étouffante depuis quelques semaines, aussi les nuages gris que l’on voyait poindre à l’horizon ces derniers jours étaient-ils accueillis avec envie voire excitation… pleuvra, pleuvra pas ? Plusieurs espoirs déçus déjà… jusqu’à samedi dernier (20/10) au crépuscule d’une après-midi de tranquille jardinage (ou chipotage) à scruter les nuages en question : un grondement lointain a retenti sur Chikuni, les éclairs se sont rapprochés, le ciel obscurci. Tous les sens en éveil, nous avons humé puis entendu et enfin senti cette pluie pleine de promesses ! Dans notre compound, une clameur s’est élevée, les enfants ont commencé à danser, personne n’a cherché à s’abriter sauf peut-être Léopold qui a couru chercher son parapluie… Il y avait de la joie (et de l’eau) dans l’air !



ASCL

PS : Petit complément concernant l’anniversaire de Colin que l’on pourrait intituler « le combat de coqs » : Non précisé dans le précédent post, Les « invités » de la birthday party sont chacun arrivés avec un petit cadeau : une poignée de bonbons, un paquet de chips, un petit billet, un cahier neuf, une gomme, un crayon… Et un coq ! bien vivant évidemment… les pattes entravées, tenu par les ailes et le regard furieux sans doute du voyage qu’il venait de faire arrimé au porte-bagages du vélo de Jimaima.

Passée la surprise, nous nous confondons en remerciements pour le petit bonhomme d’une dizaine d’années dont nous connaissons la famille, pas précisément aisée. C’est un cadeau de taille ! Il est sous-entendu que la bête va passer à la casserole et Jimaima est étonné que nous lui demandions comment procéder : c’est très simple, on tranche la gorge d’un coup sec, on ébouillante puis on plume la bête.  Nous passerons sur les détails mais rien ne s’est avéré « simple » pour Samuel qui était pourtant très confiant au départ…  Dans l’assiette, la bête restait bien coriace* mais Jimaima qui partageait le repas arborait un fier sourire qui nous consola.    


*les « village chicken » (et souvent leurs flopées de poussins) courent en liberté, et bien que non nourris par leurs propriétaires, restent étonnamment aux alentours. Les rattraper s’avère plus ou moins simple… Même histoire pour les vaches ou les chèvres.

4 commentaires:

  1. Vous êtes bien bavards soudain...

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  2. les premières pluies sont toujours des émerveillements
    et la nature en saison sèche révèle souvent toutes ses beautés particulières
    peut-être les levers et couchers de soleil sont-ils un peu moins beaux en saison sèche à cause de la poussière qui couvre le ciel

    Profitez bien de la pluie mais attention : c'est aussi la saison de la recrudescence du paludisme (oh sorry de la malaria)
    SUS

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