mercredi 29 juin 2011

No power, no water… but good neighbours !

ou la suite de nos péripéties électriques…

Tout va bien de notre côté du monde, la vie s’organise et nous apprécions toujours autant notre « chez nous » et notre village, mais nous devons aiguiser notre sens de l’anticipation entre les délestages électriques programmés (habituellement le dimanche) et les pannes-surprise… En l’occurrence nous avons expérimenté 48h sans courant le week-end dernier : plus de bouilloire ni de cuisinière électrique (or nous devons bouillir toute notre eau de boisson), frigo rapidement à température ambiante, congélateur plutôt résistant au contraire, plus de chauffe-eau… mais la question de l’eau chaude ne s’est rapidement plus posée puisque la maison est alimentée par une pompe électrique et que la citerne était vide… Nous avons donc fait le plein de crudités, de beignets et de pain au marché et emprunté le chemin de ceux qui n’ont pas la chance d’être raccordés à une pompe, à savoir le puits (à environ 700 m de la maison) avec le plus gros contenant possible (nous manquons juste encore un peu de dextérité pour le portage sur la tête..). Le samedi soir, nous nous sommes lancés dans la confection d’un feu, sous l’œil amusé du voisinage, qui nous a bien vite rejoints et apporté un brasero, du charbon (« tchaco » en tonga) et des braises : « Tchaco is much better than zesco !!! » (zesco étant la compagnie électrique zambienne pour ceux qui n’ont pas suivi le début de l’histoire). Nous avons beaucoup apprécié la platrée de pâtes qui a suivi et surtout le poulet braisé du dimanche midi… Depuis nous nous sommes équipés de ces indispensables et pouvons parer à toute éventualité!! Le boy-scout qui sommeillait en Samuel s’éclate !! 
le marche de Chikuni

la paroisse de Chikuni


Chikuni est en effet un petit village paisible et plein de ressources malgré son isolement. Il est né en 1905 avec la fondation d’une mission jésuite en plein brousse et continue d’être animé par les Pères jésuites, rejoints par 3 congrégations de sœurs. Il se situe toujours en brousse (« the bush » comme on dit ici) avec 6 ou 10 km de piste défoncée pour rejoindre la route macadamisée, et couvre une zone rurale de 25000 habitants principalement des « subsistance farmers ». En même temps il compte un collège de garçons très réputé (« the Canisius collège ») avec ses 700 élèves en majorité pensionnaires certains venant de l’étranger, un collège de filles (« Chikuni girls high school ») avec le même effectif, un peu plus loin un institut de formation de profs (« Charles Lwanga », lotissement où Colin va à l’école), 2 écoles primaires publiques, un hôpital en plein essor (restons modestes, nous n’y sommes pas encore pour grand-chose…), une église résonnant de chants africains et de tambours (quand ce n’est pas pour la messe, c’est pour les répétitions…), un petit centre culturel Tonga : « le Mukanzubo institute », un « Home Base Care » plein d’idées (HBC, centre d’activités de réinsertion pour les malades du SIDA), une station de radio très dynamique (à quoi peut bien servir une station de radio dans un petit bled africain ? nous nous sommes posés la question, vous aurez bientôt la réponse). Chacune de ces structures mériteraient de longues lignes d’explication et nous continuons de découvrir avec émerveillement les initiatives heureuses ou avec consternation les freins au développement et la pauvreté… Par exemple les maîtres et les professeurs formés attendent plusieurs années un poste en restant au chômage, alors que les classes comptent en moyenne 50 élèves et qu’un prof assurent 2 classes par jour (l’une le matin, l’autre l’après-midi). Ceci n’empêche pas Colin d’apprécier la classe de Mrs Kalinda en grade 2, à la Charles Lwanga Basic School, le matin entre 7h et 10h30. Il se débrouille plutôt bien et enrichit son anglais. Nous lui laisserons la parole pour vous raconter tout cela et il remercie la classe de Mme Boissy pour les nouvelles.
la boulangerie

Merci aux cuisinières pour leur recettes : nous vous tiendrons au courant de nos tests, et merci encore et toujours pour les nouvelles : bonnes fêtes de fin d’année, bonnes vacances aux écoliers, bon courage aux examinés !
A bientôt
ASCL

PS nous avons un train de retard avec nos difficultes de connection mais un grand merci pour tous les voeux d'anniversaire de monsieur Leo! Lena, ta jolie carte est arrivee le jour J et lui a fait un immense plaisir!!

jeudi 9 juin 2011

Home sweet home !!!

C’est avec une grande joie que nous avons emménagé dans notre maison (électrifiée) jeudi dernier (02/06), et enfin posé les valises ! Elles étaient bouclées depuis tellement longtemps que nous ne savions plus trop ce qu’elles contenaient, d’où quelques surprises (plutôt bonnes) et surtout grand sourire des garçons à chaque nouveau jouet ou livre retrouvé ! Grand plaisir de Samuel le jardinier de découvrir des pousses de manguiers un peu partout dans notre jardin et de planifier le potager (A ce sujet il semble qu’il n’y ait pas trop de rythme saisonnier pour les plantations : nous vous tiendrons au courant de nos expériences en la matière…). Aline apprécie beaucoup d’imaginer l’aménagement intérieur (nous avons les meubles essentiels mais manquons de rangements) : Mr John, le charpentier de l’hôpital, doit nous aider à y remédier.

Petite visite…


Au milieu de toutes ces bonnes nouvelles, la découverte d’une fuite du chauffe-eau n’a même pas entamé notre moral : la douche chaude a juste été différée de quelques jours et encore plus appréciée ce lundi !!! Une grande bassine fait office de baignoire pour les enfants.
Nous nous lançons aussi dans les essais culinaires : première fournée de yaourts-maison plutôt réussie hier, recueil des « peaux » du lait bouilli pour en faire de la crème (merci Damien !) et très bonne pâte à tarte à base de margarine locale (qui a l’avantage de se conserver à température ambiante, le beurre étant trouvable à Lusaka mais pas par ici). Le livre de recettes d’Antoinette nous est très utile et nous lançons un appel aux astucieux cuisiniers pour nous envoyer leurs idées à base de bananes, de tomates, de cacahuètes, de potiron, de farine de maïs, de cacao (à la place du trop rare chocolat). SVP pas tout ça dans la même recette !!



Côté voisinage, la maison mitoyenne est occupée depuis hier par une sage-femme de l’hôpital et ses 6 enfants qui ont vite sympathisé avec Colin et Léopold malgré la barrière de la langue (aucune barrière en fait, chacun parle dans sa langue ou essaie de se faire comprendre avec des « go », « yes », « no », « stop », « look »…, des gestes et cela fonctionne très bien !). Un peu plus loin habitent Mutinga, (la jolie danseuse et grande copine de Léo) Fiona et Churchill, qui fréquentent les mêmes écoles que les garçons, ce qui est pratique pour les trajets, d’autant que le vélo de Dr Samuel est « out of order » un jour sur deux.


Les Becquart nous font profiter de leurs « bons plans » pour le ravitaillement comme pour le réseau de connaissances : Ainsi, Juliette et Aline ont été invitées samedi dernier à une incroyable fête féminine de bienvenue à un futur bébé : mélange de tradition africaine et de modernité occidentale importée : dans une ambiance très joyeuse les minettes court vêtues côtoient les dames en robes d’apparat colorées et les futures arrière-grand-mères. Chants, prêche, cérémonie des cadeaux et danse avec les inimitables rythmes et déhanchements des africaines (NdA : « inimitable » car justement les 2 « blanches » ont du faire une démonstration publique assez peu concluante, pas de photos Dieu merci!!…).

Nous parlons peu de boulot aujourd’hui mais nous trouvons nos repères au CMH, Aline chaque matin dans le service de pédiatrie, Samuel chaque jour entre le service d’hospitalisation et le service d’accueil, et des projets se dessinent (consultations ciblées maladies chroniques, rédaction de protocoles...).

A bientôt pour la suite de nos tribulations, nous vous souhaitons un mois de juin festif et ensoleillé !

PS : Amis cuisiniers, à vos claviers ! Nous cherchons aussi les équivalences grammes ou mL/spoon ou cup.

mercredi 1 juin 2011

Certification zambienne obtenue !!

Merci pour vos pensées mardi dernier au moment de nos examens à la fac de médecine de Lusaka ! Petite dose de stress pour cet examen très sérieux (sauf une petite fantaisie du côté des horaires…) avec test écrit puis oral devant un jury de 4 professeurs dont le doyen de la faculté : des questions dans tous les sens pendant 20 minutes chacun, puis un amical « good luck in Chikuni ! » en guise de résultat, assorti d’une petite lettre pour poursuivre nos démarches migratoires… Rien de simple de ce côté-là entre les coups de tampons manquants ou les photos supplémentaires demandées, mais nous tenons le bon bout !

Nous avions confié Colin et Léopold à la famille Becquart pendant notre expédition à la capitale : ils ont beaucoup apprécié ce week-end en pleine semaine à Monze (à 30 Km ou minutes de Chikuni) et nous avons profité tous ensemble de l’african day mercredi (jour férié). Juliette a fait découvrir à Aline le marché et les boutiques locales, finalement assez bien fournies (tout est relatif, mais tout de même...). Premiers achats de tissus africains, appelés « chitengué » qui servent ici de pagnes, de sur-jupes, de portes-bébés, pour les travaux de couture ou pour décorer bientôt la future maison… C’est de ce côté que notre patience est mise à rude épreuve ! Le schmilblick a bien progressé cette semaine mais (si nous avons tout bien compris…) le cable installé n’est pas suffisamment gros, donc à changer par l’électricien local avant l’ultime passage de Zesco… Bref nous campons toujours à Mukanzubo, « camper » étant un peu excessif car le centre est très confortable, mais nous aspirons à vider les 12 bagages, à décorer les murs de photos, à mettre la yaourtière en batterie, à aménager un peu le jardin… en un mot à s’installer !

Côté hostopital, nous nous mettons au travail avec beaucoup de prudence, histoire de voir ce qu’on peut faire avec ce qu’on a… C’est globalement pas si mal, mais parfois difficile à comprendre. Le contexte est à intégrer et nous pensons que ce sera long. Il faut se faire à la culture, aux difficultés de déplacement (on ne transfère pas un patient à Lusaka sans une très bonne raison et une bonne logistique) aux interrogatoires via interprète puisque la grande majorité des patients ne parle pas anglais (pourtant langue officielle). Mais on se rend compte à quel point notre système de santé français est cloisonné, alors qu’ici, si les moyens sont plus limités, la polyvalence est de mise.

Notre première impression (et celle généralement admise sur « l’Afrique ») est que les choses semblent parfois ne pas avancer très vite. En fait, il nous semble surtout qu’ici on entreprend plusieurs chantiers à la fois, chacun avançant donc un peu moins vite que s’il était entrepris de façon individuelle.

Parmi les nouveautés : un vélo pour docteur Samuel, fourni par l’hôpital et estampillé CMH (Chikuni Mission Hospital) Bon, il n’y a pas de frein, seulement une demi-selle mais c’est assez pratique pour conduire Colin à l’école. On espère bien s’équiper prochainement de VTT que l’on trouve relativement facilement ici. Samuel s’occupe bien de l’entretien, mais en plus, il suffit de demander un rayon de rechange pour qu’on lui remplace l’essieu et tous les rayons dans le week-end. (NdS : J’ai refusé, par fierté et pour ne pas abuser, et j’ai une roue toute neuve, mais toujours pas de freins : on ne trouve pas de patins de frein en Zambie, il faut acheter tout le système dont l’efficacité reste très relative. L’option, acheter un essieu « torpedo » comme dans mon enfance, chouette !)


Il semble que le temps reste au beau fixe en France avec un été précoce, profitezambien ! Nous devons avoir les mêmes températures que vous ici : soleil très agréable en journée et petit gilet pour la fraicheur du matin et du soir. Mais pour les zambiens, c’est l’hiver et les gros manteaux, gants et bonnets sont de sortie, (ceux qui n’en ont pas s’emmitouflent dans 2 ou 3 chitengués)

Merci pour toutes les nouvelles, nous nous adaptons aux difficultés de connection en compilant vos messages dans un document word, avec séances de lecture le soir en famille. Grand sourire de Léopold au message de Léna… Merci au vieux gourou… Bravo Claire… Bons derniers préparatifs M&J… Qu’elle est jolie Bohème !… Filou de Nawak… Courage amis volontaires… Bisous au futur filleul et toute sa famille… Merci facteurs… Coucou Mme Boissy... au plaisir de vous lire encore !
A bientôt…