Elle arrive, on l’attend… la première goutte de pluie de la
saison…
La toute dernière est tombée mi-avril et depuis, la nature,
les cours d’eau, le lac, la terre s’assèchent lentement mais sûrement. Le sol
est maintenant un tapis de poussière que les femmes et les fillettes courbées
balaient consciencieusement chaque matin. De leurs courts balais, elles
dessinent des vagues que l’on se désole de fouler. Dessous, la terre forme une
croute argileuse et dure qui se craquèle à l’arrosage. Mais « sec »
ne veut pas dire « sécheresse » et l’eau ne manque heureusement pas pour
l’usage quotidien (dont la perfusion de survie du potager, le décrassage des
enfants, et le rafraichissement des soirs de canicule).
le niveau du lac baisse découvrant de belles plages encore verdoyantes et offrant de belles ballades dominicales |
Indice que l’eau n’est pas bien loin sous la surface, le
printemps est là et les frangipaniers, bougainvilliers, flamboyants et
Jacarandas offrent des bouquets éclatants de couleurs. Les acacias et autres
mopanes se contentent d’assurer un arrière-plan vert qui tranche avec le jaune
des herbes sèches et la suie des brulis.
Le flamboyant de la cour de l'hôpital, immense parasol ou parapluie c'est selon |
Demander aux locaux leur pronostic pour l’averse inaugurale
de cette future saison des pluies est devenu un jeu, tant la réponse est nette
et invariable : le 24 octobre… En fait l’anniversaire de l’indépendance
zambienne offre un repère temporel bien commode (Non David, tu n’y es pour
rien, au passage bon anniversaire !)
La chaleur est étouffante depuis quelques semaines, aussi
les nuages gris que l’on voyait poindre à l’horizon ces derniers jours étaient-ils
accueillis avec envie voire excitation… pleuvra, pleuvra pas ? Plusieurs
espoirs déçus déjà… jusqu’à samedi dernier (20/10) au crépuscule d’une
après-midi de tranquille jardinage (ou chipotage) à scruter les nuages en
question : un grondement lointain a retenti sur Chikuni, les éclairs se
sont rapprochés, le ciel obscurci. Tous les sens en éveil, nous avons humé puis
entendu et enfin senti cette pluie pleine de promesses ! Dans notre
compound, une clameur s’est élevée, les enfants ont commencé à danser, personne
n’a cherché à s’abriter sauf peut-être Léopold qui a couru chercher son
parapluie… Il y avait de la joie (et de l’eau) dans l’air !
ASCL
PS : Petit complément concernant l’anniversaire de
Colin que l’on pourrait intituler « le combat de coqs » : Non
précisé dans le précédent post, Les « invités » de la birthday party
sont chacun arrivés avec un petit cadeau : une poignée de bonbons, un
paquet de chips, un petit billet, un cahier neuf, une gomme, un crayon… Et un
coq ! bien vivant évidemment… les pattes entravées, tenu par les
ailes et le regard furieux sans doute du voyage qu’il venait de faire arrimé au
porte-bagages du vélo de Jimaima.
Passée la surprise, nous nous confondons en remerciements
pour le petit bonhomme d’une dizaine d’années dont nous connaissons la famille,
pas précisément aisée. C’est un cadeau de taille ! Il est sous-entendu que
la bête va passer à la casserole et Jimaima est étonné que nous lui demandions
comment procéder : c’est très simple, on tranche la gorge d’un coup
sec, on ébouillante puis on plume la bête. Nous passerons sur les détails
mais rien ne s’est avéré « simple » pour Samuel qui était pourtant
très confiant au départ… Dans
l’assiette, la bête restait bien coriace* mais Jimaima qui partageait le repas
arborait un fier sourire qui nous consola.
*les « village chicken » (et souvent leurs flopées
de poussins) courent en liberté, et bien que non nourris par leurs
propriétaires, restent étonnamment aux alentours. Les rattraper s’avère plus ou
moins simple… Même histoire pour les vaches ou les chèvres.
Vous êtes bien bavards soudain...
RépondreSupprimerEt poètes...
Supprimerbisous, merci pour les nouvelles
Supprimerj-2 pour le congo à +
les premières pluies sont toujours des émerveillements
RépondreSupprimeret la nature en saison sèche révèle souvent toutes ses beautés particulières
peut-être les levers et couchers de soleil sont-ils un peu moins beaux en saison sèche à cause de la poussière qui couvre le ciel
Profitez bien de la pluie mais attention : c'est aussi la saison de la recrudescence du paludisme (oh sorry de la malaria)
SUS